QUI ATUÉ OTZÏ ?

Sainte Sévère sur Indre

Malgré un temps froid et pluvieux qui donnait plus l’ envie de rester près d’une cheminée que d’assister à une conférence, la salle des fêtes Sophie Tatischeff de Sainte Sévère affichait complet au point que les organisateurs ont ajouté des chaises dans la salle pour la venue de Michel PAROTIN ce 25 février 2024.

 À l’initiative de l’association « les amis de la tour » qui entame ainsi son année par cette première conférence sur l’incroyable histoire d’Ötzi, Michel PAROTIN a été accueilli par Madame Michele LUNEAU, la présidente.

« Ce n’est pas la première venue de Michel PAROTIN chez nous, Michel a déjà animé une conférence sur la chasse, mais c’est avant tout un passionné de Préhistoire dont les chercheurs reconnaissent le travail » a indiqué Michelle LUNEAU.

Plutôt qu’une conférence académique, nous savions déjà que Michel PAROTIN, directeur d’école à la retraite et ancien responsable du service éducatif du musée d’argentomagus, a une méthode bien à lui pour présenter ses travaux ; en s’identifiant à l’homme préhistorique jusqu’à en porter les habits, les outils et les armes qu’il a lui-même reconstitué en se servant uniquement de matériaux compatibles avec l’époque du Chalcolitique, dite du cuivre.

Il a été obligé de commencer son intervention par une mise en garde s’adressant au public : « je vous fais confiance car je vais faire circuler les objets de ma collection parmi vous, mais je dois vous avouer que lors d’une récente conférence, je n’ai pas pu retrouver la totalité de ces derniers, ce qui est fort désagréable »

Nous plongeant dans cette période de la découverte d’ÖTZI, prisonnier des glaces depuis plus de 5000 ans ; Michel devenant un de ces hommes nous a fait penser, en même temps, à ces enquêteurs que sont les policiers, les juges, les procureurs, les profileurs ou les experts scientifiques puisqu’il nous a amené à la question essentielle après cette macabre découverte : « Qui a assassiné ÖTZI ? ».

En véritable détective, il a cherché avec d’autres, les mobiles, les opportunités et les moyens mis en œuvre pour cet assassinat, car comme il le dit lui-même « l’accident de chasse est peu probable et ÖTZI n’aurait pas pu de lui-même se tirer une flèche en silex dans l’épaule gauche ! »

Ce que l’on sait de la victime et de ses dernières heures permet de cerner le mode de vie d’ÖTZI, comme nous le rappelle encore Michel « 46 ans, athlétique aux yeux foncés, cheveux bruns, 1,60 m, 50 kg, chaussant du 38, portant une barbe et 67 tatouages pouvant avoir une signification médicale puisque ces derniers correspondent aux points d’acuponcture que nous connaissons actuellement. Il était parfaitement équipé pour l’hiver. Une pointe de flèche a traversé son omoplate et est restée fichée dans l’épaule gauche provoquant une forte hémorragie qui a entraîné la mort. On sait par les analyses de son transit intestinal qu’il s’est beaucoup déplacé dans ses 36 dernières heures passant par des dénivelés positifs et négatifs de plus de 2000 mètres qui démontrent bien un physique athlétique. Son ADN montre qu’il avait une mutation rare qui nous fait dire qu’ÖTZI a bien des descendants encore en vie aujourd’hui puisqu’à la suite d’une étude médicale près de 3700 personnes présentent la même mutation à ce jour ».

En synthèse, la question demeure : « qui a assassiné ÖTZI ? »

Michel une fois de plus nous donne des éléments d’une véritable enquête policière : « ÖTZI n’est pas mort de faim. Agressé et pourchassé par plusieurs individus puisque des traces de sang différentes sur ses blessures en témoignent, il fuyait mais a été atteint d’une flèche à 30 ou 40 mètres de distance, il échappa néanmoins à ses agresseurs qui perdirent sa trace dans une tempête de neige. Ses assaillants ne le trouvèrent pas sinon ils auraient dérobé son attirail, surtout la hache en cuivre ».

Le mobile reste inconnu à ce jour !

Après plus de 90 minutes qui ont tenu en haleine le public, Michel s’est prêté aux nombreuses questions et a émis l’idée d’une prochaine conférence sur l’amadou qui permet de faire du feu comme à l’époque d’ÖTZI.

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