URCIERS : FÊTE DE LA SAINT HUBERT, SOLEIL ET TRADITIONS

9 Décembre 2023

Une très belle journée placée sous le signe d’un soleil automnal complice.

Vous êtes accueillis sur le parvis de l’église par les sonneurs, les chevaux et les chiens. Une foule animée est prête pour l’office. Puis, vous entrez dans la très belle église d’Urciers décorée remarquablement pour l’occasion, avec un grand talent, aux couleurs de l’automne, par Marie-Agnès et Jacques.

Emmenés par les sonneurs, chacun s’installe dans une atmosphère de fête et de recueillement.

Le père Vincent préside l’office. Il nous rappelle que : « Saint Hubert, avant d’être un saint était un chevalier qui chassait pour se nourrir sur ses terres. Il aperçut un grand cerf et entre ses bois, La Croix éclatante ». « Dieu lui demanda de se convertir, ce qu’il fit ». « Hubert devint pèlerin puis évêque à Rome ». Le père Vincent rappelle : « il était attentif à toutes les misères ; il décéda à l’âge de 70 ans et fut, selon ses vœux, inhumé à liège ». Saint Hubert est le saint des chasseurs. En effet, ceux-ci se définissent comme étant « au service de Dieu et de la nature » en chassant avec respect. Comme le rappelle le père Vincent : « il s’agit de s’ouvrir à quelque chose de plus grand, en fêtant la chasse et ses rencontres ». En alternant textes, lectures et chants, l’assemblée célébra avec ferveur ce bel office ; deux jeunes chiens furent bénis comme le veut la tradition.

Après la communion, le pain béni est distribué aux fidèles. Le père Vincent conclu « il faut laisser la place au Christ dans nos vies ». L’office ponctué en hommage à saint Hubert se termine et tous se retrouvent sur le parvis où les chiens et les chevaux sont bénis.

Un vin d’honneur organisé par l’équipage du « Vautrait des Jolivets » accueille les participants dans la salle des fêtes d’Urciers. On y remarque la présence d’élus du canton.

A l’issue, le repérage (faire le pied) ayant localisé des sangliers, le laisser courre est débuté en tout début d’après-midi.

Le saviez-vous ?

Le « Vautrait des Jolivets » a été créé en 2018 dans la voie du sanglier ; son maître d’équipage est Eric PRADAT. Il évolue sur un territoire privé de bois et de parcs. Sa devise est « tiens bon valets ». Les cent chiens élevés sont de race « grand anglo français tricolore poitevin ».

Qu’est-ce qu’un laisser courre ?

Il s’agit du principe même de la chasse à courre, la meute des chiens poursuit le gibier ; celui-ci est encerclé. Il n’y a pas d’armes à feux dans cette chasse. Les chevaux et les cavaliers vont à la suite des chiens qui ouvrent la course, se déplaçant au gré du déplacement du gibier.

Qu’est-ce qu’un vautrais ?

« C’est un équipage composé de chiens courrants spécialisés dans la chasse du sanglier » (Duchartre 1973).

Les chiens sont « créancés » sangliers, ce qui signifie que les chiens sont élevés, pour cette spécialité grâce à leur odorat exceptionnel, à reconnaître le sanglier et rien d’autre. Les chiens sortent souvent et comme des sportifs, ils s’entrainent. Ils ont aussi un régime alimentaire composé de viandes, de soupes, de pâtes, pain, lait en poudre. Il leur faut de l’énergie pour tenir la distance. Ce sont des athlètes comme nous le précise Eric PRADAT « odorat, rapidité, endurance et obéissance ». Il est remarquable de constater que seulement à l’ordre, les chiens mangent quand il n’y a plus aucun aboiement.

Lors de Saint Hubert, les chiens sont à l’honneur.

Qu’est-ce qu’une sonnerie ?

C’est le moyen de communiquer pendant la chasse. Le veneur indique aux autres le déroulement de la chasse, chaque morceau, joué par la trompe de chasse a une signification.

A partir de la messe de la Saint Hubert, les équipages peuvent revêtir leur tenue traditionnelle, redingote avec parements de couleurs ; alors qu’auparavant leurs équipages portent une tenue neutre, noire en général.

La chasse a pu être suivie par une cinquantaine de personnes au gré des déplacements de la meute et des chevaux à la suite du gibier.

En soirée un repas amical était proposé ; chacun a pu ainsi échanger autour de la Vénerie.

Une journée placée sous le signe des chiens, des chevaux, de la nature, de l’amitié, des valeurs de la vénerie, de la performance. Une tradition qui, grâce à la volonté de l’équipage d’Eric PRADAT, trouve sa place dans la modernité.