Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sainte Sévère sur Indre

Après la brillante conférence sur « OTZÏ, l’Homme des glaciers »🔗  le 25 février dernier, l’association « Les Amis de la Tour »🔗  de Sainte Sévère présidée par Michèle LUNEAU a encore récidivé par l’organisation d’une autre conférence de très haut niveau sur le thème « réalités et mythes vestimentaires en bas-Berry depuis le 19èmesiècle ».

Le recentrage de l’association sur son « ADN » 🔗 en début d’année 2024 voulue par Michelle, à savoir le patrimonial sous toutes ses facettes est donc un pari réussi.

Conférence Amaury BABAULT Sainte Sévère sur Indre

Sortir des stéréotypes des groupes folkloriques

En préambule de son intervention Amaury Babault a précisé :

« Sortir des stéréotypes que l’on a l’habitude de voir en regardant les groupes folkloriques ou penser que les frontières administratives de cantons ou de régions sont le reflet des traditions locales sont des erreurs classiques que tout un chacun commet de bonne foi ».

Faire la part des choses entre ce qui relève de l’esthétisme ou de la volonté scénique d’un directeur artistique concernant une période passée et ce qui était le vécu quotidien de nos ancêtres au niveau vestimentaire fait partie des études de notre conférencier.

Passionné d’histoire et en ayant fait son métier mais aussi membre de groupes berrichons depuis sa plus tendre enfance, Amaury indique : « On s’imagine que les costumes et danses historiques ont toujours été les mêmes alors que cela est totalement faux car de la même manière que vous n’êtes pas habillés comme vos grands parents, ces derniers n’étaient pas habillés de manière identique à celles de leurs propres grands parents ; il en va de même pour les danses et dites vous bien que les vestiaires évoluent rapidement au gré des époques ».

Amaury BABAULT, Enquêteur à travers les siècles 

À la fois tour à tour ou en même temps généalogiste, anthropologue, sociologue, clinicien, linguiste, Amaury BABAULT a parcouru les archives départementales du Berry pour les recensements, les archives notariales pour les inventaires après décès, les prisons pour les relevés d’écrous indiquant précisément comment étaient vêtus celles et ceux que la société incarcérait ainsi que les registres des noyés dont la seule façon, parfois, de les faire reconnaître par leurs proches étaient de détailler de manière exacte leurs tenues et bien entendu les journaux comme l’Écho du Berry qui se nommait autrement au 19ème siècle.

Il n’y a jamais eu un seul costume berrichon

Sur la terminologie vestimentaire, Amaury explique : « Il faut commencer par le terme vêtement car ce dernier est fait pour protéger de toutes les agressions extérieures tout en s’adaptant aux convenances de l’époque. Rappelez-vous qu’au 19ème siècle, le teint hâlé des femmes reflétait la catégorie sociale des travailleuses alors que les femmes de la haute société se devaient d’avoir la peau la plus blanche possible. Il y a ensuite le terme habit qui donne à celui ou à celle qui le porte une dimension sociale en fonction de l’âge ou du statut comme le mariage et enfin le terme costume qui est un élément identitaire et comme il y a plusieurs terroirs berrichons, il y a donc plusieurs tendances de costumes et il est donc faux de dire qu’il n’existait qu’un seul costume berrichon ».

Afin de bien prouver cette affirmation, Amaury explique que nos anciens étaient capables de savoir de quel hameau pouvait venir une jeune femme rien qu’à l’orientation de la coiffe sur sa tête.

Le milieu familial, la politique, la religion, les révolutions ont aussi apporté leurs contributions aux habitudes vestimentaires.

Un vêtement pouvait traduire discrètement une opinion politique

Coiffe berrichonne conférence Amaury BABAULT sainte sévère sur Indre

« Si la coiffe pouvait symbolisait la femme, le gilet était son pendant pour l’homme et suivant les périodes, il était facile de savoir, rien qu’en observant les motifs des boutons, si son porteur était royaliste ou bonapartiste ! A contrario, il ne faut pas donner une fausse signification au port de ces derniers, par exemple, le fait que des boutons d’une chemise soient à gauche ou à droite signifie tout simplement que la personne était droitière ou gauchère ».

Nos ancêtres berrichons étaient informés de la mode parisienne

« Mais, n’allez pas croire que nos anciens n’étaient pas informés des évolutions de la mode parisienne par le biais des articles de journaux. Ils voyaient localement ce qui se portait à la capitale et la mode arrivait au fin fond de nos campagnes. Ce qui pouvait provoquer une adaptation des vêtements traditionnels ».

Avec nos anciens « Rien ne se perd, tout se transforme »

« Le vêtement dans la société de l’époque, solide et peu cher, qui permettait de se protéger du vent, de la poussière, du froid, de l’humidité n’était pas jeté. Une fois trop élimé pour être porté, Il était recyclé en nombre d’autres fonctions domestiques »

Pendant près de deux heures, notre conférencier a tenu son public en haleine et les mots limousine, biaude, coiffe ou gilet n’ont plus de secrets pour la cinquantaine de personnes présentes qui regarderont à l’avenir sous un autre angle le folklore du bas-Berry.

Que dire en conclusion de cette belle conférence ?

Celles et ceux qui sont restés au soleil printanier de cette après midi du 25 avril ou qui ont peut-être cru que le sujet était trop ardu ont manqué un grand moment tant le conférencier Amaury BABAULT a su rendre ce sujet éminemment technique passionnant en démystifiant de manière claire les mythes au profit des réalités mais que nos lecteurs soient rassurés, les Amis de la Tour concoctent d’autres sujets tout aussi passionnants pour 2024 sur le patrimoine berrichon et il sera toujours temps de venir écouter et poser des questions lors des prochaines conférences dans cette belle salle des fêtes « Sophie Tatischeff » de Sainte Sévère.

Contacts et informations : www.facebook.com/costumesenberryetailleurs 🔗

 

**********************************************************

Vous venez de lire cet article

 Merci

Nous espérons qu’il vous a apporté un éclairage nouveau sur le sujet traité.

Qu’il vous ait intéressé, plu, interrogé, ou agacé. 
En tout cas, qu'il ne vous ait pas laissé indifférent au point de nous laisser un commentaire.

Pour cela, 

Le facteur du film jour de fête de Jacques tati
Cliquez ici pour votre avis, je le transmettrai

Et vous pouvez aussi vous abonnez au blog pour recevoir en avant-première  nos informations

Je m’inscris à la lettre d’information en cliquant ici

À bientôt 

Tag(s) : #Sainte Sévère sur Indre, #Culture, #Patrimoine, #Association
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :